Alors que les moissons battent
leur plein dans certaines régions, de nombreux agriculteurs les ont déjà
terminées à la mi-juillet. La situation est assez exceptionnelle pour être
soulignée. Christophe Grison, président d’A.D.I.VALOR témoigne avec sa casquette
d’agriculteur dans l’Oise et l’Aisne.
Que cultivez-vous ?
Nous cultivons 330 ha dans l’Oise
et l’Aisne sur deux fermes gérées conjointement : la ferme historique de mon
grand-père (210 ha) dans l’Oise que j’ai reprise en 1990 et celle de mon épouse
en location (150 ha) dans l’Aisne que nous cultivons depuis 2004.
Où en-êtes-vous de la moisson
pour cet été 2025 à l’heure actuelle (16 juillet) ?
J’ai presque terminé, il me reste
une parcelle d’orge de printemps qui n’était pas encore mûre.
Pourquoi une telle avance cette
année ?
C’est la première fois depuis 35
ans que je termine si tôt ! Effectivement, il n’a pas plu en avril et mai et
nous avons eu un gros coup de chaud fin juin qui a tout accéléré.

Quel impact en termes de
rendement ? Sur la qualité de la récolte ?
Je suis satisfait des orges
d’hiver et des orges de printemps mais un peu déçu pour les blés qui ont
souffert de la canicule à la fin.
Les colzas sont excellents c’est
la bonne surprise avec plus de 43 qx/ha.
En revanche, un chiffre
d’affaires, c’est un rendement multiplié par un prix de vente ; sur ce point,
je suis inquiet des cotations en céréales très basse cette année.
Les stocks mondiaux étant élevés,
je ne suis pas confiant sur une remontée des prix.
En France, avec nos coûts de production et l'inflation, il
faudrait un prix de blé payé à l’agriculteur au-dessus de 220 €/T ; or, nous
sommes autour de 170 €/T actuellement.