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Plastiques en agriculture

L'occasion pour Paul Cammal, président du CPA, de rappeler que " les plastiques agricoles sont plus que jamais des alliés essentiels de l'agriculture, pour une production de qualité, moins consommatrice de ressources et plus respectueuse de l'environnement

La Plasticulture française exemplaire

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La plasticulture française est exemplaire dans la gestion de la fin de vie des plastiques, puisque plus de 90% des films plastiques utilisés en maraîchage sont recyclés, performance unique au monde.

C'est le fruit de l'initiative volontaire Agriculture Plastique Environnement (APE), portée par le CPA et ADIVALOR, qui a permis de financer et mettre en place des solutions de collecte et de recyclage sur l'ensemble du territoire. La Charte 100% APE, lancée en 2016 par le CPA, confirme cet engagement environnemental de l'ensemble des acteurs de la plasticulture : elle fédère aujourd'hui plus de 80 signataires : fabricants, coopératives, négociants agricoles, distributeurs, producteurs, instituts techniques et acteurs du développement.

Le recyclage des plastiques en crise
Le recyclage des films plastiques traverse une période de crise : la Chine a annoncé en juillet dernier, dans le cadre du plan " National Sword ", l'arrêt total des importations de déchets plastiques à compter du 1er janvier 2018. Ce sont plusieurs millions de tonnes de plastiques, notamment des films à usage industriel, qui vont devoir être recyclés en Europe, laquelle ne dispose pas de capacité industrielle suffisante. A.D.I.VALOR constate une forte spéculation à la baisse sur les prix des déchets plastiques et des plastiques recyclés, conséquence du déséquilibre majeur entre l'offre et la demande en matières plastiques recyclées sur le marché européen et français.
Stéphane Guesney, responsable Collecte et Valorisation chez A.D.I.VALOR, déplore que la filière agricole subisse les conséquences de cette situation, totalement extérieure à son fonctionnement : " le choix avait été fait depuis longtemps de recycler 100% des plastiques agricoles collectés en France et en Europe, dans une logique de contractualisation avec les industriels du recyclage ".
Plus grave, les recycleurs se détournent des films agricoles les plus souillés, préférant acheter des films plus faciles et moins coûteux à recycler. Il n'est donc plus possible de recycler la totalité des films de paillage, notamment couleur; ce qui génère des surcoûts importants.
Selon Bernard Le Moine, délégué Général du CPA, " la filière a garanti en 2017 une collecte à coût constant. Nous déplorons un déséquilibre de plus de 800.000 €, principalement lié aux coûts de gestion des films de paillage ; nous devons rééquilibrer rapidement la situation pour pérenniser les collectes ".

Rétablir l'équilibre économique et améliorer la recyclabilité des films de paillage
Pour faire face à cette situation, le CPA et A.D.I.VALOR ont engagé un plan de redressement visant à rééquilibrer les comptes de la filière et améliorer la recyclabilité des films de paillage, afin de poursuivre les collectes et conserver une ambition 100% recyclage.
Les actions suivantes sont en cours de mise en place:
> Révision à la baisse des conditions d'intervention d'AD.I.VALOR, dès le 1er janvier 2018, tenant compte de la baisse des prix de reprise et de l'impossibilité en 2018 de recycler les films les plus souillés,
> Augmentation de l'éco contribution sur les films de paillage courant 2018. Pour rappel, l'éco contribution vise à couvrir les coûts de gestion des films usagés souillés à 50% ou moins; des frais complémentaires sont facturés par A.D.I.VALOR au-delà,
> Déploiement du programme d'innovation RAFU II, visant à réduire au champ, à la dépose, le taux de souillure des films de paillage, condition indispensable pour qu'ils puissent être recyclés,
> Mise au point d'un procédé de prétraitement (broyage - lavage) en amont des usines de recyclage.
Le développement de l'utilisation de films de paillage biodégradables sera également encouragé pour remplacer les films de paillage conventionnels les plus difficilement recyclables (film couleur sur salade par exemple).
Ces évolutions vont induire des surcoûts significatifs pour les producteurs. Leur exemplarité (les maraîchers de France sont les seuls au monde à recycler plus de 90% de leurs films plastiques)  n'est pas compensée sur le plan économique.
Pour Pierre de Lépinau, Directeur d'A.D.I.VALOR, " il faut que soient mises en place des mesures pour compenser ces surcoûts, soutenir une ambition zéro déchet au champ et 100% recyclage. C'est l'esprit même des résolutions des Etats Généraux de l'Alimentation et de la feuille de route Economie Circulaire ".

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Sur la photo,de gauche à droite : Stéphane Guesney, responsable Collecte & Valorisation chez A.D.I.VALOR, Paul Cammal, Bernard Le Moine et Xavier Ferry du CPA.
Photo S.Ayrault

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