Selon Bernard Le Moine, coordinateur du projet RAFU pour A.D.I.VALOR et le CPA : " 300 kg de films plastiques posés deviennent plus d'une tonne " quand ils sont retirés du champs ; ils sont souillés par l'eau, la terre et les végétaux. Ces 70% de surplus indésirables pèsent lourdement sur le coûts supportés par l'agriculteur et pénalisent le programme de gestion des plastiques usagés, grevant les coûts de transport, de nettoyage et de recyclage. Alors qu'A.D.I.VALOR récupère plus de 95% du gisement en maraîchage, cette situation met en périlla qualité et la pérennité du service apporté par la filière à l'agriculteur.
L'objectif du projet Rafu (2012-2015) est de gommer les freins techniques et économiques " en visant une réduction des taux de souillure de 20% minimum , ce qui représente 45% de frais logistiques en moins.
Fin 2015, le projet arrive à son terme; au-delà de la prise de conscience et des échanges entre professionnels, il a permis " la conception d'un prototype qui permet de réduire le niveau de souillure au moment de l'enlèvement des plastiques ".
Ce prototype a donné pleine satisfaction et devrait rapidement déboucher sur une pré-série au printemps prochain.
Bernard Le Moine, délégué général du CPA
Place à RAFU 2
Ces avancées majeures permettent d'envisager, dès 2016, le transfert des innovations vers les producteurs. C'est l'objet du plan d'action 2016 - 2020, dit RAFU 2, qui doit toucher le plus grand nombre d'utilisateurs de films plastiques. Il prévoit la sensibilisation des producteurs aux bonnes pratiques, l'acquisition de références techniques par la multiplication des campagnes d'analyse, le développement par Invénio de nouveaux prototypes de dépose adaptés aux spécificités des différentes cultures (carotte, melon, échalote, mâche, salade...) en vue de la fabrication de machines de présérie, permettant d'envisager leur commercialisation. L'enjeu de ce plan d'action est à la fois technique (faciliter la dépose et le recyclage), environnemental (réduction des déchets à la source, limitation des impacts, économie de ressource), mais aussi économique (consolidation des filières de production, réduction des coûts de collecte et de traitement, amélioration de la valorisation des plastiques agricoles usagés les plus souillés).