Les pollutions ponctuelles sont à l'origine de plus de la moitié des transferts de substances phytos dans l'environnement et sont facilement évitables.
L'un des leviers identifiés pour réduire au maximum le risque de pollutions ponctuelles dans l'environnement par les produits phytosanitaires est d'impliquer le conseiller et l'agriculteur dans un diagnostic de ses pratiques. Dans cet objectif, l'UIPP propose Optiphyto, un outil d'aide à la décision gratuit destiné aux conseillers techniques. « Ensemble, l'agriculteur et son technicien dressent un état des lieux sur l'exploitation et échangent sur les bonnes pratiques de traitement, explique Ronan Vigouroux, responsable environnement à l'UIPP. D'où la création d'un outil simple à utiliser sur smartphone et tablette afin de faciliter la discussion ».
Diagnostic sur les pratiques de traitements phytosanitaires
Concrètement, en 20 minutes, le conseiller renseigne avec l'agriculteur le questionnaire sur l'application Optiphyto. Le diagnostic est ensuite adressé par mail à l'agriculteur. Le document compile un bilan de ses pratiques et met en exergue les points de vigilance. Conseillers et agriculteurs peuvent ensuite mettre en place les actions correctives. « Les données restent la propriété de l'agriculteur, nous réaliserons juste une exploitation statistique afin de réaliser un état des lieux des pratiques de traitement », indique Ronan Vigouroux.
Mobiliser tous les agriculteurs d'un territoire
Pour être efficace, un tel diagnostic doit être effectué avec l'ensemble des agriculteurs d'un territoire. L'outil s'adresse aux distributeurs agricoles, aux chambres d'agriculture, aux conseillers indépendants et aux Agences de l'eau. Même si les transferts de substances phytos sont minimes, il est toujours souhaitable de les réduire, notamment en maîtrisant les sources de pollution ponctuelle, les plus faciles à éviter mais qui représentent plus de la moitié des transferts. Après sensibilisation, changements de pratiques de vidange et de nettoyage du pulvérisateur au champ, une réduction de plus de 60% des contaminations par les produits phytosanitaires est possible.